Il est 10 heures du matin. C’est l’heure où l’eau de la pistoche est encore un peu trop froide pour que le titi de 2 ans et demi aille se baigner. C’est l’heure où son grand frère aime à faire son « travail » comme il dit : écrire en attaché sur c’te livre « fait môa » qu’il trouve vraiment très bien (ouh ça me plaît !).
Alors je propose aussi un travail au petiot. Là, à l’ombre, sur la terrasse, avec des paires de fruits, une planche et un couteau.
D’abord on forme une ligne avec une première série de fruits. Avec l’autre série de mêmes fruits on fait « notre travail » :
- Couper le fruit en deux et mettre les moitiés à côté des fruits entiers
- La file suivante est celle des pelures prélevées sur chaque fruit
- Puis c’est au tour d’une rangée de petits morceaux de chair
- Enfin on met les pépins et les noyaux dans une petite assiette à part
Chaque nouveau placement donne lieu à une bonne discuss’ : Quelle est l’odeur que tu préfères ? Celle de la banane ou celle de l’abricot ? Quel fruit a la peau plus épaisse ? La plus douce ? À ton avis pourquoi les fruits ont des noyaux ? Quel fruit est le plus lourd ?
Notre pédago-tchatche déconnecte l’écrivain de son travail. Il débarque. Il réfléchit avec nous. Il observe la pulpe des fruits avec une loupe. Il compte les morceaux de fruits sous le regard admiratif de son frère. Les deux font des expériences dignes de la pédagogie Reggio, dont je me suis d’ailleurs inspirée pour cette activité. Tout ça donne faim. Alors ils dégustent, façon homme préhistorique, les bouts de fruits. Le jus coule entre les doigts, sur les ventres nus. Ensuite faut passer l’éponge sur la table (activité Montessori recommandée… bien sûr !) pour faire place nette. Et là, moi, je me dis tout simplement qu’il est bien bon de pouvoir partager des moments comme ça.