Lorsqu’en balade dans la forêt je parle aux feuilles, j’y dis : « Hep les feuilles, ça vous tente d’aller faire une virée à-Le-Paris ? » Rassurez-vous, je ne parle pas à toutes les feuilles. Non, je ne m’adresse qu’aux millésimées. Celles que je trouve en glissant mes mains sous un tapis de merdouilles naturelles. Celles qui, après avoir passé les quatre saisons à se déliter, sont tout-en-dentelle.
Délicatement je les transporte. Doucement je les place dans le lavabo sous une serviette humide pour réhydrater leur peau d’ange.
Puis je les fais sécher dans un livre… de contes et de forêt, bien évidemment.
Ensuite, ça s’est passé comme ça : ces vieilles folles trouées de partout, après un long voyage, ont paradé chez le Si Tu Veux. Leur beauté a coupé le souffle des humains venus voir mes nouveautés de jouets après ce long temps de vacances où nous étions tous en goguette « Dommage, on aurait dû penser à faire ça durant l’été car ici, à Paris, aucune feuille n’a la possibilité de traîner sa vie au sol sur les quatre saisons » qu’on m’a dit. À ceux là qui semblaient dépités j’ai vite redonné le sourire.
« Faites rigoler les feuilles fraîches en leur donnant quelques petits coups de ciseaux. Cette activité-là c’est de partout qu’on peut la faire et à tout âge ! » Puis j’ai ajouté : pensez ensuite à glisser la feuille rieuse (en cachette) dans un bouquin, dans un cahier, dans un chéquier, pour qu’un jour quelqu’un la découvre … et se tape à son tour un sourire !
parfait ! si vous passez par le Si Tu Veux je vous prêterai mes bons ciseaux pointus pour les faire sourire!
Oh oui il faut que je passe, surtout pour vous saluer.
J’ai commencé à en ramasser au jardin du Palais Royal pour les petiots.