Raconter une histoire, façon Steiner

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Quand j’ai conçu “Mes histoires du soir“, un recueil de contes traditionnels avec une roue de loterie sur la couverture qui laisse le hasard décider lequel serait lu, je savais que je me taillerais un franc succès auprès de mes jeunes familiens.

Ce soir on lit un conte gourmand ou un conte terrible ? Un conte ensorcelant ou un conte avec des trésors ? Le rituel de laisser le livre « commander » ajoute un délice de plus au temps de lecture.

J’avais déjà testé la façon de lire un conte à haute voix face à un mini gus sans qu’il ne suive des yeux les images d’un album, et j’avais compris que ce point fort de la pédagogie Waldorf Steiner était d’une grande valeur. L’écoute permet de fabriquer ses propres images mentales, nourrit l’imaginaire du pré-lecteur, le conduit à rester totalement concentré. Dans sa tête surgissent toutes les images, les ambiances, les sentiments. Il est loin de la voix qui raconte, il est dans le conte !

Dans la pédagogie Waldorf Steiner on privilégie les contes traditionnels car ils sont porteurs d’un sens moral très “basique“ que les enfants apprécient. Ils sont horrifiés par les mensonges d’un renard rusé, d’un loup ou d’une sorcière pour arriver à leurs fins. Ils sont satisfaits des punitions données aux “méchants“, approuvent leurs fins fatales.*

Je sais bien que Maria Montessori, elle, aurait jeté ce livre aux orties car elle a toujours jeté l’opprobre sur les récits imaginaires… Mais quand j’ai entendu le cri du cœur du jeune gus à la fin du récit de Roule Galette, lu par sa maman… « Mais il a menti !!!! », a t’il dit en parlant du renard. Sa voix a résonné sous la verrière de la galerie Vivienne. Toutes les émotions sont passées sur son visage lorsqu’il se remémorait les moments de l’histoire… Et je me suis dit que, oui, les contes classiques on se doit de les raconter à ses enfants !

*Après la lecture “Steiner“ à deux, l’enfant pourra aussi replonger seul dans l’histoire grâce aux grandes illustrations du livre.

10 commentaires

  1. J’ai commencé à raconter à mes neveux des histoires « avec les images qui sont dans votre tête, pas celles du livre ». Ca marche super bien, et ça permet de raconter en toutes circonstances : en promenade, à l’heure de la sieste dans la pénombre… Je ne sais pas qui apprécie le plus, eux ou moi !

  2. Lors d’une formation à la lecture pour enfant, l’animatrice nous en avait parlé mais… je l’avais oublié ! Mon fils est encore un peu jeune (à 20 mois, les images l’intéressent bien plus que l’histoire) mais j’essayerais de le garder en tête plus longtemps.

    En tout cas, les photos de cet article sont fantastiques, elles expriment vraiment bien le propos, bravo ! (Parole de photographe)

  3. A partir de quel âge peut-on commencer cette lecture « à l’aveugle » ? car j’ai du mal à imaginer ma fille concentrée sur l’histoire sans avoir un support d’image (et ce malgré mon talent certain pour la théatralisation des histoires 😉 ). Mais je pense que je vais essayer dès ce soir pour voir (euh mauvais jeu de mot…)

    1. je raconte des histoires sans images à des enfants dès 3 ans, celui sur la photo en a 4 et comme on le voit il est captivé … Le ton est bien sûr très important donc vive les parents qui ont l’esprit « actor’s studio » !

  4. je ne connais pas Steiner, mais oui raconter les histoires sans image est vraiment important pour suciter l’attention et l’imagination de l’enfant. c’est pour moi une évidence maintes fois vécue que ce soit avec mes élèves (collège et primaire) et mes enfants

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