Comme chaque année, quelques jours avant la Noël, de drôles de signes pointent le bout de leur nez. D’abord y’a cette dingue d’amie qui crée chaque année un arbre de Noël différent. Son petit dernier, celui de cette année, est décoré uniquement des jouets qu’elle avait, enfant, et qu’elle a chiné durant toute l’année dernière !
Ensuite il y a notre chef-sapin familien qui nous a fait cette année une sapinière pourvue à foison de boules scintillantes.
Il y a aussi cette étrange scène (aucun montage, c’était comme ça !) de chaussures de bébés attendant que le père Noël passe, là, sur la placette qui jouxte la galerie Vivienne.
Puis le Monseigneur Chabot, dont je découvre la brochure.
Il en sait un sacré bout sur la Noël, il me ravit avec ses mots désuets :
» Il faut choisir, dans la forêt, un beau sapin aux branches épaisses et bien vertes : on le plante dans une caisse profonde remplie de terre : les parois sont ornementées de papier multicolore ou d’andrinople. »
Ah le rouge d’Andrinople !
« … Il faut, sur le fond de verdure sombre qu’offre le sapin, placer des boules de verre ou de petits miroirs qui reflèteront, en mille facettes la lumière des petites bougies suspendues dans l’arbre. Souvent on sème sur les branches quelques poignées de givre argenté et de neige artificielle ; on y ajoute aussi quelquefois de longs fils d’argent qu’on appelle des « cheveux d’ange ». Enfin, on accumule, avec art et bon goût, tout ce qu’on peut trouver de petits rubans, des faveurs, et on agrémente le tout de nombreuses bouffettes, de nœuds et de croisettes de bolduc rose »
Ah oui les bouffettes et les croisettes !
« Quant aux bibelots, jouets et friandises à placer sur l’arbre de Noël, on a le choix, assurément, mais il faut prévoir ce qui fera le plus grand plaisir à l’assistance : les fruits et les jouets à surprises ont toujours le plus grand succès. Les enfants préfèrent souvent les objets peu coûteux aux cadeaux de grand prix : il faut surtout savoir les enjoliver et les présenter sous les formes les plus gracieuses et les plus attrayantes : par exemple, les petits paniers et les corbeilles seront recouverts de percaline et doublés de satinette rose ou bleue ; on collera sur les panoplies des papiers de couleur, des papiers de fantaisie à dessins comiques, etc. »
Oh oui Monseigneur Chabot les jouets à surprises dans des paniers de percaline !
Merci homme pieux de donner bonne place au plaisir des babioles et petits jeux de rien du tout le jour de Noël… Et je t’assure qu’avec les animaux tire-langue, les masques à grimaces, le Mr farine, les animaux mécaniques, les mini-kaléidoscopes, les toupies à perles, la tradition des jouets à surprises tient toujours bon chez le Si Tu Veux !
Et, même sans panier de percaline pour les installer dans le sapin, les humains du XXIème siècle savent bien qu’on ne peut faire une bonne fête de Noël sans eux !
je suis de pithiviers, j’aime les fêtes de noel mais je ne connaissais pas ce livre de m. chabot! je m’en vais de ce pas interroger ma collègue aux archives pour savoir si elle a ça dans ses trésors. merci pour cette decouverte.et je ne manquerais pas de venir faire un saut galerie vivienne lors ma prochaine escapade parisienne.
bien , le monseigneur en a apparemment écrit plusieurs, faudra l’honorer un jour à Pithiviers ! On en parlera quand vous passerez Galerie Vivienne
Merveilleuses bouffettes !
Comme le dit Sabine. Tout est delicieux dans ce billet.
Superbe.
Tout est délicieux dans ce billet ! Merci !