J’ai des potesses sympas qui me font des photocopies de leurs livres rares et anciens. « Sûr que tu vas adorer ces histoires », me disent-elles. Au cours de mes trajets en métro ou en RER, je feuillette tout ça, je fais des découvertes, comme ce chapitre 11 de la Comédie Enfantine de Louis Ratisbonne que je coche, et c’est ainsi que vous arrive ce vrac de photocop’ et de textes, là ici d’en dessous !
LA SOUPE
A la soupe toujours, Paul, c’était son défaut,
Faisait mille façons. C’était froid ou bien chaud,
On avait trop rempli l’assiette,
On avait mal mis sa serviette,
Il avait mal au pied, à la gorge, à la tête ;
Il était trop bas ou trop haut ;
Il n’était pas bien sur sa chaise,
Enfin la soupe était mauvaise,
Et d’ailleurs il n’avait pas faim.
Petit Paul n’aimait pas la soupe, c’est certain.
« Si vous voulez grandir, lui dit un jour sa bonne,
Il faut aimer, monsieur, tout ce que l’on vous donne.
-Eh bien, je le promets, ma bonne, tu verras…
Mais ne me donne plus ce que je n’aime pas ! »
Ah mon marmot d’antan, dommage que je n’aie pas été là pour te cuisiner une soupe qui ne te donnerait pas mal au front et aux oreilles !
Une soupe à la douce où l’on fait juste cuire des cubes de potiron pelés dans un chouilla d’eau salée avec un peu de gingembre râpé. Suffit ensuite, quand le légume est cuit, de le verser dans le blender avec son peu d’eau restant, d’ajouter une petite brique de lait de coco et une cuillère à soupe de crème fraiche épaisse. Puis on appuie sur le bouton de la machine pour broyer le tout en velouté. Quand on passe à table, chacun se régale, chacun en RE-veut… et personne n’a le mal de soupe, OUF !